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Le projet de loi de financement accorde 2.7 milliards de dollars au combustible de réacteur nucléaire fabriqué aux États-Unis

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Le paysage de l’énergie nucléaire en Amérique du Nord subit une transformation importante, les États-Unis et le Canada faisant de grands progrès pour renforcer leurs capacités nucléaires. De la relance uranium de l'enrichissement aux États-Unis à l'adhésion du Canada au financement nucléaire, la région est sur la voie d'un nucléaire résurgence énergétique.

Briser la dépendance nucléaire des États-Unis

Le secteur américain de l’enrichissement de l’uranium devrait recevoir une injection substantielle de 2.7 milliards de dollars dans le cadre d’un projet de loi de financement gouvernemental. Cette initiative reflète une démarche stratégique visant à réduire la dépendance au combustible nucléaire importé de Russie. 

Proposé par la Maison Blanche, ce financement fait partie intégrante du plan plus large du président Joe Biden visant à acquérir des produits enrichis. uranium directement de sources nationales. L’objectif est de revitaliser les capacités américaines presque inactives en établissant un acheteur garanti pour le combustible des réacteurs nucléaires de fabrication américaine.

Cette décision coïncide avec d’éventuelles mesures législatives visant à restreindre les importations d’uranium enrichi en provenance de Russie. Le projet de loi NO RUSSIA, National Opportunity to Restore Uranium Supply Services In America Act of 2022, exclut l'influence de la Russie du marché américain de l'uranium. 

Le financement de l’enrichissement repose sur la mise en œuvre de limitations à l’importation d’uranium russe enrichi. Le fonds provient d'un programme de crédit pour les réacteurs nucléaires nationaux établi dans la loi bipartite sur les infrastructures de 2022. 

Le financement alloué est spécialement dédié à la création d’un marché pour l’uranium enrichi produit dans le pays. Cet uranium sert de combustible au parc américain de plus de 90 réacteurs nucléaires, ainsi qu'à l'uranium hautement enrichi utilisé dans les technologies émergentes de réacteurs avancés, actuellement monopolisés par la Russie.

En décembre 2023, après plus de 50 ans, les États-Unis ont approuvé un projet révolutionnaire. réacteur nucléaire développé par Kairos Power.

La startup californienne a obtenu un permis de construire de la Nuclear Regulatory Commission (NRC) pour son réacteur de démonstration Hermes dans le Tennessee. Le nouveau réacteur utilise du sel de fluorure fondu comme liquide de refroidissement, une technologie plus efficace que les réacteurs nucléaires conventionnels refroidis à l'eau. 

La NRC a également accordé des certifications à d'autres développeurs nucléaires innovants, par exemple NuScale Power ainsi que Société Centrus Énergie, en collaboration avec la Direction de l'Energie. La plupart des initiatives concernaient des petits réacteurs nucléaires (SMR), générant une capacité inférieure à 300 MWe.

Ces évolutions indiquent une évolution de la position réglementaire vers des approches innovantes en matière de production d’énergie nucléaire aux États-Unis.

Financer la renaissance nucléaire canadienne

Au Canada, le gouvernement fédéral a modifié ses programmes d’obligations vertes. Ils autorisent désormais le financement de projets nucléaires et traversent un premier test de soutien des investisseurs à cette source d’énergie. 

Il convient de noter qu'environ 15 % de l'électricité du pays provient de l'énergie nucléaire. La plupart des 19 réacteurs se trouvent en Ontario, ce qui fournit une capacité électrique de 13.6 GWe. 

Faits sur l’énergie nucléaire au Canada

Faits sur l’énergie nucléaire au Canada

L'État et la province de l'Ontario ont émis ensemble 5.5 milliards de dollars canadiens ou 4.1 milliards de dollars américains de titres. Il s’agit des deux premières offres dans le cadre du Green Bond Framework révisé pour la dette verte qui permettent de financer des initiatives nucléaires. Auparavant, le cadre n'incluait pas l'énergie nucléaire dans l'obtention d'un soutien financier.

La récente émission de 4 milliards de dollars par l'État canadien n'a pas explicitement affecté les recettes à des projets électronucléaires. Le gouvernement fédéral a néanmoins souligné son engagement en faveur du développement nucléaire. En outre, les investisseurs ont souscrit avec enthousiasme à l'offre de dette à 10 ans, avec des commandes dépassant 7.4 milliards de dollars, soit près du double du montant final.

Aller de l’avant : les ambitieux plans d’expansion nucléaire du Canada

Le Canada vise à développer à la fois une nouvelle capacité nucléaire à grande échelle et des SMR. En 2018, Ressources naturelles Canada (RNCan) a dévoilé son Feuille de route SMR, décrivant un plan stratégique pour l’avancement de la technologie nucléaire centré sur les SMR. 

En février 2023, le gouvernement canadien a lancé le programme d'habilitation des petits réacteurs modulaires. Il alloue environ 22 millions de dollars américains pour faciliter le développement et la mise en œuvre des SMR. 

Un autre développement nucléaire notable au Canada est la décision de l'Ontario en 2015 de donner son feu vert à la remise à neuf ou à la prolongation de la durée de vie de quatre tranches nucléaires à Darlington et des six tranches restantes à Bruce (les deux tranches initiales étant déjà remises à neuf). Cet ambitieux Programme de 26 milliards de dollars canadiens sur 15 ans constitue l’un des projets d’énergie propre les plus importants en Amérique du Nord.

Bruce Power, une société basée en Ontario qui vise à construire la plus grande centrale nucléaire du monde, a annoncé que toutes ses futures obligations respecteront les principes de financement vert. Le développeur d’énergie nucléaire a également présenté à la COP28 l’année dernière le premier protocole de compensation carbone pour le nucléaire génération. 

James Scongack, directeur du développement de Bruce Power, a souligné que l'appétit des investisseurs pour les titres verts façonne leurs futures stratégies de collecte de fonds. Il a en outre noté que :

« Avec la demande que nous constatons pour les obligations vertes, nous sommes convaincus que toutes les futures obligations finançant des projets nucléaires seront des obligations vertes. »

L’inclusion des projets nucléaires reflète une acceptation croissante de l’énergie nucléaire pour décarboner et améliorer la sécurité énergétique. Cette évolution signifie un changement important dans la finance verte et souligne le rôle évolutif de l'énergie nucléaire dans les efforts de développement durable du Canada.

En adoptant l’énergie nucléaire, les États-Unis et le Canada ouvrent la voie à un paysage énergétique durable tout en renforçant la sécurité énergétique.

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