C'est un événement rare pour l'humanité de vivre un changement de vision du monde. On pourrait dire que la dernière fois qu'un tel événement a vraiment eu lieu, c'était à la fin du Moyen Âge - avec le développement du télescope et de l'imprimerie, les gens ont appris que la Terre tournait autour du soleil et non l'inverse. Ces découvertes ont conduit à une méfiance croissante envers le pouvoir de l'époque : l'Église.

Avec l'effondrement de ces vieilles institutions, cette période sombre a pris fin. Une période de renaissance et de prospérité suivrait dans l'âge d'or qui s'ensuivrait, au cours duquel la liberté, la science et le commerce régnaient en maîtres.

Aujourd'hui, nous sommes à la veille d'une nouvelle révolution dans l'histoire de l'humanité. Une révolution scientifique dans l'argent : Bitcoin. L'invention de l'argent absolument rare est un changement de paradigme et une anomalie dans le domaine de l'économie keynésienne. La technologie est capable de détruire les anciennes structures de pouvoir et de rendre le pouvoir à l'individu souverain. Une renaissance numérique, entraînant la séparation de l'argent et de l'État.

La structure des révolutions scientifiques

Philosophe des sciences Thomas S. Kuhn est venu avec un cadre en 1962 pour caractériser et identifier les révolutions scientifiques dans son livre "La structure des révolutions scientifiques.” Kuhn décrit comment la science ne se déplace pas de manière linéaire, mais subit une révolution de temps en temps afin de progresser.

Nous distinguons deux phases dans le progrès de la science. La première est appelée « science normale », dans laquelle de nouvelles découvertes sont faites sur la base de la vision du monde dominante (modèle/théorie), également appelée « paradigme ». Dans la science normale, des étapes progressives sont franchies en trouvant des "pièces de puzzle" dans le cadre de pensée actuel. Cependant, au fil du temps, des observations sont faites qui sont inexplicables dans le paradigme actuel, les soi-disant «anomalies». Ceux-ci s'accumulent progressivement, créant une crise dans le paradigme, et le besoin d'un meilleur modèle augmente. C'est la phase de la science révolutionnaire.

Cette deuxième phase s'accompagne souvent d'une bataille acharnée entre partisans de la nouvelle théorie et défenseurs de l'ancienne. La lutte surgit parce que les deux camps s'appuient sur des modèles opposés dans lesquels ils tentent d'expliquer la réalité. Les points de vue sont incommensurables.

Un paradigme gagnant est un modèle qui est « meilleur » pour expliquer le monde. Cela se traduit par une plus grande prévisibilité et applicabilité dans le développement de nouvelles technologies. Par exemple, Einstein a pu prédire que la gravité peut plier la lumière grâce à son théorie de la relativité. En outre, les nouvelles connaissances seraient utilisées pour des applications telles que les satellites GPS et l'énergie nucléaire.

De nouveaux paradigmes sont souvent mis en avant par des personnalités créatives et contraires qui n'ont pas été immergées dans l'ancien système toute leur vie. En conséquence, ils ont une vision plus fraîche de l'ensemble et pensent naturellement plus « en dehors des sentiers battus ». Les vieux paradigmes ont la vie dure et n'ont souvent disparu que lorsque littéralement les derniers adhérents sont morts.

Une fois qu'un nouveau paradigme est accepté, le processus recommence avec la science normale et des mesures peuvent être prises pour résoudre des énigmes dans le cadre nouveau et amélioré.

La leçon la plus importante que nous pouvons apprendre de Kuhn est que notre vision du monde actuelle a une date d'expiration et qu'un jour nous connaîtrons une crise dans laquelle nous devons chercher une meilleure perspective. C'est l'arrogance de toute civilisation de penser que nous sommes maintenant au sommet de notre compréhension, car nous ne pouvons que nous référer à une histoire où les gens avaient une vision inférieure. Mais ce moment deviendra aussi un jour l'histoire, et on le regardera avec étonnement.

Séparation de l'Église et de l'État

Un changement de paradigme bien connu qui s'est produit il y a 500 ans a été le passage du géocentrisme à l'héliocentrisme, c'est-à-dire le déplacement de la perspective de la terre vers le soleil comme centre de l'espace. Ce changement était dû
à l'invention du télescope. Ce nouvel instrument permettait de faire des observations qui ne correspondaient pas aux idées de l'Église catholique romaine. L’Église catholique romaine avait encore beaucoup de pouvoir à cette époque et dénonçait tout et tous ceux qui minaient ce pouvoir.

La presse à imprimer

L'impression a été un catalyseur important dans la diffusion des connaissances astronomiques à la fin de l'âge sombre. Inventé en 1440 par un orfèvre Johannes Gutenberg, l'imprimerie a permis de distribuer des livres à grande échelle. Il a remplacé le manuscrit (documents manuscrits) et réduit considérablement le coût de possession d'un livre.

L'invention changerait la structure d'une société dans laquelle la nouvelle classe moyenne pourrait accroître son alphabétisation. Cela conduirait à la Réforme et à un nouvel effondrement du pouvoir ecclésiastique. Par exemple, la distribution de Bibles imprimées a remis en question l'autorité de l'église, car les gens étaient désormais capables d'interpréter la parole de Dieu pour eux-mêmes. Le résultat fut la critique des indulgences, parce qu'elles n'étaient mentionnées nulle part dans le livre saint de Dieu.

Héliocentrisme

Un autre livre qui est sorti des presses et a fait sensation est le livre "De Revolutionibus Orbium Coelestium» (« Sur la révolution des corps célestes ») par le mathématicien Nicolaus Copernicus. Le livre a été publié juste avant sa mort, car il était convaincu que cela causerait des ravages. Il ne se tromperait pas, et un collègue astronome italien devrait défendre sa position quelques décennies plus tard et ressentir la chaleur de l'église.

La découverte que le soleil est au centre de l'espace était un changement de paradigme classique. Le modèle géocentrique avait créé de nombreuses anomalies au fil du temps, y compris l'inexplicable mouvements rétrogrades des planètes du point de vue de la Terre. L'ensemble du modèle était très complexe et peu élégant et laissait beaucoup de questions sans réponse. De plus, son pouvoir prédictif était loin d'être excellent. Le nouveau paradigme apporterait un modèle plus élégant, expliquerait les mouvements rétrogrades des planètes et constituerait un meilleur outil pour faire des prédictions astronomiques.

Le modèle héliocentrique de Copernic ne sera pris au sérieux qu'au siècle suivant en raison de la percée des instruments astronomiques : le télescope. Breveté en 1608 par le Hollandais Hans Lippershey, mais copié par l'italien Galileo Galilei l'année suivante. Galilée ferait toutes sortes de nouvelles découvertes, notamment que la lune n'est pas parfaitement ronde et l'existence des étoiles Médicis, mieux connues sous le nom de lunes de Jupiter. Les observations seront publiées dans la brochure "Un messager étoilé » en 1610, qui sera largement diffusé par l'imprimerie. Galileo a également créé un précédent en matière de reproductibilité expérimentale et a encouragé d'autres astronomes à vérifier ses découvertes.

Les premières critiques et le scepticisme ne durent pas longtemps. Les observations ont d'abord été rejetées comme des défauts de lentille. La vérifiabilité était encore faible à cette époque, car il y avait peu de télescopes en circulation. Mais au fil du temps, Galileo a obtenu de plus en plus le soutien d'autres scientifiques, tels que Johannes Kepler qui a confirmé ses observations.

Avant la publication de la brochure, l'église n'avait accepté le modèle héliocentrique que comme mathématique et hypothétique. Cependant, l'édition de "Un messager étoilé» a présenté le modèle héliocentrique comme factuel et non hypothétique. Avec cela, Galilée s'est mis en opposition directe avec la parole écrite de Dieu et donc en conflit avec l'église. Cela conduirait à une Inquisition romaine en 1616 où l'astronome dut se défendre contre le
le saint institut. En conséquence, Galilée a été censuré et interdit de discuter de l’héliocentrisme. Le livre de Copernic, "De Revolutionibus Orbium Coelestium, » serait également interdit et le modèle serait qualifié d'insensé et d'absurde.

L'astronome restera longtemps éloigné de cette polémique. Il avait pressenti ce que Copernic craignait : des représailles du pape. Mais en 1632, il ose à nouveau lors de l'entrée en fonction du pape Urbain VIII, ami de cet ex-cardinal. Galilée a publié "Dialogo Sopra I Due Massimi Sistemi Del Mondo,» en défense du modèle héliocentrique. Malgré son amitié avec le pape, en 1633, il fut accusé de puanteur d'hérésie et condamné à l'assignation à résidence à vie et son livre fut interdit. Galilée semble avoir prononcé les mots légendaires après sa condamnation : « Eppur si muove » (« et pourtant elle bouge »). L'église pourrait exiger qu'il abjure ses paroles, mais en réalité, la terre continuerait à tourner autour du soleil et non l'inverse.

A l'époque, l'invention de l'imprimerie et du télescope étaient des innovations qui changeaient la société et le regard sur le monde. La décentralisation des connaissances a rendu de plus en plus difficile pour l'église de maintenir sa crédibilité. Cela signifierait finalement la séparation de l'Église et de l'État où le pouvoir passerait à l'individu. Les pays qui étaient ouverts à ce genre de connaissances et d'idées gagneraient un avantage sur les concurrents qui s'accrochent encore aux dogmes de l'église. Les pays protestants, où ce savoir trouverait un terreau fertile, en récolteraient les fruits.

Bitcoin : un télescope sur le système monétaire

Des technologies importantes peuvent entraîner d'énormes changements dans la société. En plus du télescope et de l'imprimerie, la poudre à canon, l'électricité, la voiture et Internet ont complètement changé le monde. Mais l'imprimerie, combinée à la découverte de l'héliocentrisme, a provoqué un changement dans l'esprit des gens - un abandon de la pensée dogmatique vers une pensée et une pratique plus scientifiques par le biais de tests et de vérifications.

En regardant cette histoire, on peut se demander quel est actuellement le paradigme et en quoi croyons-nous à tort. Quelle est cette chose sur laquelle les gens vont regarder en arrière dans 100 ans et dire : « Mon Dieu, qu'est-ce qui n'allait pas avec ces gens ? qu'ils n'ont pas vu ça ? La séparation de l'Église et de l'État s'est accomplie par la presse et le télescope. La division entre l'argent et l'État sera réglée au cours de ce siècle. Les technologies catalytiques pour cela sont la presse à imprimer numérique (Internet) et cette découverte de l'or numérique, également connu sous le nom de bitcoin.

Internet : une presse à imprimer numérique

Nous sommes à une époque où l'information se répand à une échelle sans précédent et où les individus du monde entier peuvent communiquer entre eux virtuellement gratuitement à la vitesse de la lumière. Des sites Web comme Wikipedia, YouTube et Twitter nous permettent d'atteindre de grands groupes de personnes avec un minimum d'énergie. Les connaissances et les idées se répandent donc plus rapidement que jamais. L'imprimerie numérique est bien meilleure que son prédécesseur.

Internet a déjà énormément changé notre société au cours de sa courte existence. Les services bancaires mobiles, les appels vidéo et le travail à distance sont toutes des choses qui n'étaient pas possibles auparavant. En principe, le travail à distance permet de travailler indépendamment du lieu. Les nomades numériques en profitent en se rendant dans des endroits moins chers et plus chauds où ils en ont plus pour leur argent tout en faisant leur travail.

Bitcoin : une nouvelle perspective sur l'argent

Il y a plusieurs décennies, on prédisait qu'Internet allait changer la société d'aujourd'hui.
. Dans le "Souverain Individu», les auteurs James Dale Davidson et William Rees-Mogg affirment que la micropuce sapera progressivement le pouvoir de l'État, car les gens sont de moins en moins liés à leur emplacement physique. Ils ont également prédit l'invention de la « cyber-argent liquide » incontrôlable, grâce à laquelle les individus peuvent commercer de manière anonyme avec n'importe qui dans le monde, en utilisant une monnaie non souveraine en dehors du pouvoir de l'État. De plus, ces individus souverains ne dépendent plus de l'argent du gouvernement, qui perd de la valeur chaque année en raison de l'inflation. Comme l'inflation est un moyen important de payer les déficits publics croissants, les gouvernements conduiront lentement leurs citoyens vers le refuge de l'argent électronique.

Que les auteurs aient pu prédire l'argent électronique n'était pas si remarquable, car l'histoire a montré que pratiquement tous les systèmes monétaires fiduciaires (argent gouvernemental non sécurisé) ne durent pas éternellement et que l'argent doux diminue toujours en pouvoir d'achat. De plus, l'argent numérique avait été travaillé pour plus de 40 ans avant la percée en 2009 lorsque Bitcoin a été lancé par Satoshi Nakamoto.

L'invention de Satoshi était né de la crise financière et visait à résoudre les problèmes de la monnaie fiduciaire, notamment la confiance, l'inflation et la confidentialité. La monnaie fiduciaire est un système non garanti et donc pas rare, car les gouvernements peuvent toujours imprimer plus, ce qui érode la valeur de la monnaie et entraîne une perte de sa fonction d'épargne. De plus, les espèces disparaissent de plus en plus, rendant de plus en plus difficile la réalisation de transactions dans l'anonymat.

Le bitcoin est un type de monnaie décentralisé avec une masse monétaire qui ne peut jamais dépasser 21 millions. La décentralisation garantit que personne n'a de pouvoir sur la monnaie et ne peut donc pas changer les règles. En introduisant également une limite stricte sur le montant total des pièces, l'inflation ultime sera de 0 %. En conséquence, le bitcoin ne peut jamais dévaluer et sa valeur ne fera qu'augmenter avec l'augmentation du nombre d'utilisateurs (en termes fiat).

Ne faites pas confiance. Vérifier!

Bitcoin, de par sa conception, apporte une nouvelle perspective sur notre système monétaire actuel. On peut dire que Bitcoin est le télescope à travers lequel nous pouvons mieux voir la réalité, tout comme Galilée a obtenu une meilleure image du ciel avec son instrument. Il a vu que le géocentrisme n'était pas réel et ne pouvait s'empêcher de dire la vérité qui contenait une vision incorrecte. D'autres scientifiques ont vérifié ce que Galilée a vu en voyant par eux-mêmes à travers leurs propres télescopes.

Dans Bitcoin, nous disons : « Ne faites pas confiance. Vérifier!" N'importe qui peut exécuter le logiciel sur son ordinateur et confirmer que la rareté numérique est réelle. Vous n'avez pas à y croire, vous pouvez le voir par vous-même. C'est de l'argent transparent. Cette transparence crée un contraste saisissant avec l'ancien système. Pourquoi n'y a-t-il pas de limite stricte à la quantité de papier-monnaie ?

Le modèle héliocentrique, où tout tourne autour du soleil dans de belles ellipses, contraste parfaitement avec le modèle géocentrique complexe. Et c'est aussi parfait que Bitcoin est comparé au système fiat opaque. Lorsque, dans le passé, l'église dictait le paradigme au lieu d'accepter ce qu'il en est réellement dans la nature, les gouvernements et les banques centrales dictent maintenant le fonctionnement de l'argent et de l'économie. Ils détestent Bitcoin parce que l'or numérique suit les lois de la nature.

Bitcoin expose la plus grande anomalie du système fiat, à savoir l'inflation et la hausse constante des prix. Alors que les avancées technologiques ne devraient que faire baisser les prix, nous vivons dans un monde où tous les prix augmentent. Ceci est le résultat direct de l'augmentation de la masse monétaire. C'est déprécier nos économies, au profit des autorités les plus proches de l'imprimeur de billets.

Le changement de paradigme du 21e siècle

L'État était autrefois fonctionnel pour ses citoyens, mais la crédibilité de cette institution diminue, en partie à cause de la dépréciation de l'argent qu'elle dépense. Bitcoin est un nouveau paradigme, dans lequel il devient un outil pour l'individu et non pour l'État. Il permet à l'utilisateur d'économiser à nouveau et de stocker en toute sécurité son travail dans une monnaie que le gouvernement ne peut pas diluer.

La plupart des gens n'ont jamais vraiment réfléchi à ce qu'est réellement l'argent et à son fonctionnement. Ils ont été immergés dans le système fiduciaire toute leur vie, ce qui rend difficile de comprendre ce que ferait une monnaie forte si vous y épargniez. Mais, le Galilée du jour, Satoshi Nakamoto, a maintenant fabriqué cette pièce dure pour nous.

Beaucoup considéreront initialement Bitcoin comme un défaut dans l'objectif, mais quelques-uns ont déjà adopté le nouveau paradigme et sont convaincus que Bitcoin est la meilleure monnaie jamais développée. Ils constatent à quel point l'argent bien conçu prend de la valeur, ce qui augmente leur pouvoir d'achat. D'autres devront d'abord vivre un moment de crise avant de voir l'utilité du Bitcoin.

Tout comme l'église a résisté à l'héliocentrisme, l'État résiste au Bitcoin. Cependant, les individus et les pays intelligents adopteront Bitcoin et en récolteront les bénéfices, et pourront s'exprimer et dire "Eppur si muove. »

Parce que nier Bitcoin revient à croire que la Terre est toujours le centre des cieux. Peut-être que dans 20 ans, nous pourrons regarder en arrière sur cette époque et voir que nous nous sommes réveillés de l'âge des ténèbres monétaires et que nous pouvons maintenant reconstruire le monde sous une norme monétaire solide, la norme Bitcoin.

Ceci est un article invité de Bitcoin Graffiti. Les opinions exprimées sont entièrement les leurs et ne reflètent pas nécessairement celles de BTC Inc ou Magazine Bitcoin.

Source : https://bitcoinmagazine.com/culture/bitcoin-ignites-a-scientific-revolution