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La Saskatchewan mettra fin à la taxe sur le carbone sur le chauffage au gaz naturel et électrique

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La tarification du carbone au Canada, qui approche de son cinquième anniversaire, a suscité d’intenses débats et conflits politiques, notamment autour de la campagne anti-taxe carbone des conservateurs. 

Au milieu du discours public autour du coût de la vie et de l’inflation, le premier ministre Justin Trudeau a apporté des ajustements à sa politique climatique. Il a exclu le mazout de la tarification du carbone pendant trois ans après la pression croissante du caucus de la côte Est et de l’Atlantique.

Ce changement a déclenché des réactions immédiates de la part de diverses provinces et secteurs. Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a annoncé son intention de cesser de collecter les prix du carbone pour le gouvernement fédéral.

De même, les Territoires du Nord-Ouest ont demandé une exemption totale de la tarification du carbone pour leurs communautés. D’un autre côté, les Premières Nations de l’Ontario ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’exclusion du programme de remise du prix du carbone en raison des limitations en matière de déclaration de revenus dans les réserves.

L’impact d’une taxe carbone

Étude montre qu’une taxe carbone entraîne une réduction des émissions, certains cas révélant plus de succès que d’autres.

Le courant tarification du carbone au Canada, comprend des frais de carburant à la consommation assortis de rabais pour compenser les dépenses et encourager la réduction des émissions. Mais La taxe carbone du Canada est une mosaïque. Toutes les provinces n’y ont pas adhéré ; certaines étaient réticentes et d’autres avaient déjà mis en place leurs politiques.

Plus particulièrement, une étude de cas a révélé que la taxe sur le carbone de la Colombie-Britannique a réduit les émissions entre 5% et 15%. Mise en œuvre il y a plus de 15 ans, la taxe sur le carbone de la Colombie-Britannique était la première en Amérique du Nord. 

La taxe sur le carbone de la Colombie-Britannique a commencé à 10 $/tonne d’émissions de CO2 et a augmenté de 5 $ par an jusqu’à atteindre 50 $ en 2021. La tarification du carbone couvrait environ 70 % des émissions de GES de la province.

Cependant, les petites entreprises supportent le plus gros des coûts sans recevoir de rabais, ce qui pourrait entraîner des répercussions internationales et affecter la compétitivité des exportations du Canada.

Le débat en cours sur la tarification du carbone rend difficile la prévision de la cohérence des politiques, ce qui a un impact sur les plans climatiques des entreprises.

Quelles que soient les décisions politiques, les entreprises s’engagent à atteindre leurs objectifs climatiques, adaptant leurs stratégies pour rester compétitives tout en donnant la priorité à la rentabilité. La Saskatchewan a réagi différemment à cette affaire.

Réponses provinciales et conflit politique

Le gouvernement de la Saskatchewan a annoncé que son service public de gaz naturel cesserait de facturer la taxe carbone aux clients résidentiels à compter de lundi. Cette décision fait suite à l’exemption accordée par Trudeau aux utilisateurs de mazout domestique du paiement de la taxe, bénéficiant principalement aux résidents du Canada atlantique.

Saskatchewan a demandé une exemption similaire pour toutes les autres méthodes de chauffage, mais Ottawa a refusé. En réponse, la province a déclaré qu’elle cesserait de percevoir cette redevance au début de 2024.

Dustin Duncan, responsable de SaskEnergy, a souligné que la taxe devrait être payée d'ici la fin février. Le défaut de verser ce montant pourrait entraîner des sanctions fédérales pour les dirigeants de SaskEnergy, conformément à la loi fédérale. Pour protéger ces dirigeants, la Saskatchewan a adopté une loi transférant la responsabilité à la province.

Duncan a mentionné la demande de SaskEnergy auprès du gouvernement fédéral de la désenregistrer en tant que distributeur de gaz naturel, préférant que la province détienne cette désignation. La société attend de savoir si elle reconnaîtra ce changement avant de décider en janvier du versement des fonds.

La stratégie de la Saskatchewan : adaptation et investissement

Même si la Saskatchewan met fin à la taxe sur le carbone pour les utilisateurs de chauffage électrique, elle ne prévoit pas de problèmes juridiques en raison de son contrôle sur la taxe concernant SaskPower. SaskPower canalisera les fonds qui auraient été collectés sous forme de prélèvements vers un fonds d'investissement. Cette décision devrait coûter à l'entreprise plus de 3 millions de dollars cette année.

La Saskatchewan a l'intention d'utiliser les fonds générés par la taxe sur le carbone pour des projets d'électricité sans émissions, y compris la mise en œuvre potentielle d'un petit réacteur nucléaire modulaire.

De plus, les prélèvements provenant d’autres industries à fortes émissions seront dirigés vers un fonds technologique distinct pour des projets visant à réduire, capter et séquestrer les émissions.

Même si elle a perdu sa contestation contre la constitutionnalité de la taxe sur le carbone en 2021, la Saskatchewan continue de naviguer dans sa mise en œuvre. L’objectif est de rechercher des exemptions et des alternatives dans le cadre de la réglementation fédérale sur la tarification du carbone.

À la fin de l’année dernière, le Canada a pris deux mesures majeures pour réduire les émissions de GES. L'une est de plafonner les émissions de pétrole et de gaz à 38 % d’ici 2030 sur la base des niveaux de 2019.

L'autre est de réduire les émissions de méthane provenant des rots du bétail. Cette initiative encourage les changements dans l'alimentation du bétail, l'amélioration de l'efficacité alimentaire et les stratégies réduisant les émissions de méthane.

La politique canadienne de tarification du carbone a déclenché un débat féroce, déclenchant des réponses variées de la part des provinces et des secteurs. Bien que des ajustements aient été apportés pour exclure certains carburants de la taxe, des inquiétudes subsistent quant à l'impact sur les petites entreprises et les communautés autochtones. Le débat en cours se poursuivra jusqu’en 2024, affectant la prévisibilité des politiques et mettant les entreprises au défi de s’adapter tout en maintenant les objectifs climatiques.

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