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Rapport E&Y sur l'essor de l'édition musicale en Inde : réflexions du point de vue des DPI

Date :

https://www.ey.com/en_in/media-entertainment/the-music-economy-creator-the-rise-of-music-publishing-in-india

Chaque année, une communauté diversifiée de plus de 40,000 20,000 créateurs de musique en Inde produit entre 25,000 12,000 et 6 845 chansons originales ! Ce secteur contribue de manière substantielle aux revenus de l'Inde, représentant plus de 2022 23 crores INR, soit environ XNUMX % de l'ensemble de l'industrie des médias et du divertissement. L'industrie de l'édition musicale du pays s'est considérablement développée, atteignant XNUMX crores INR au cours de l'exercice XNUMX-XNUMX. Voici quelques points saillants du rapport récemment publié par E&Y intitulé «L'essor de l'édition musicale en Inde" sur la base des chiffres du Société indienne du droit d'exécution (IPRS) (la société de droits d'auteur concernée par l'édition musicale). Comme l'explique Ashish Pherwani, associé, médias et divertissement, E&Y India, le rapport vise à dresser un état des lieux de l'édition musicale en Inde, son potentiel de marché et (peut-être le premier du genre en Inde) les résultats d'une enquête menée auprès de 500 professionnels de la musique. créateurs. Le rapport E&Y est plutôt une lecture intéressante et certainement une initiative nécessaire à la lumière de la croissance de l'industrie musicale en Inde, en particulier à la lumière de la activité de streaming en plein essor dans le pays. Cependant, le rapport se distingue par la discussion sur le « secteur non organisé » (comme le classe le rapport), qui n'a pas reçu une reconnaissance suffisante dans les rapports annuels publiés précédemment par IFPI, IMI, PwC, Deloitte, KPMG, etc. Cet article approfondira les discussions entourant la conformité aux DPI et les implications décrites dans le rapport.

Un appel pour un filet de sécurité sociale amélioré

La partie la plus intéressante du rapport est le chapitre 5, qui analyse le filet de sécurité sociale existant dont disposent les musiciens. Contrairement à certains pays qui offrent des régimes de retraite aux créateurs de plus de 60 ans, beaucoup en Inde manquent de fonds de prévoyance et de sécurité sociale. Le rapport souligne que les opportunités ponctuelles de garde telles que les sessions de travail, les concerts, les performances, etc. sont les principales sources d'emploi de ces artistes, faisant des redevances leur principale source de revenus. Même si cela n’est pas directement lié, la nature de l’emploi à la demande aurait probablement pour conséquence que des artistes et compositeurs populaires seraient employés plus souvent que des artistes relativement moins connus. 

Cela fait fortement écho aux réalités de la situation économique des artistes, comme le souligne Javed Akhtar dans son ouvrage (qui date maintenant d'une décennie !) discours au Parlement lors de la présentation du projet de loi sur le droit d'auteur (amendement) de 2012. Bien que le rapport souligne qu'il existe certains programmes gouvernementaux en faveur des artistes et de la promotion de l'art et de la culture, comme le Régime de retraite et fonds de prévoyance des artistes, le rapport appelle à accorder davantage d’attention à la nécessité d’une aide financière aux créateurs de musique, dont la nécessité s’est révélée évidente lors de la pandémie de COVID-19.

La perspective politique du gouvernement

La nature du travail à la demande (sur appel) dans l'industrie musicale incite le rapport à souligner la mise en œuvre de régimes spéciaux dans certains pays, comme le Code de la sécurité sociale Article L.382-1, Programme allemand de 1983 pour les artisteset Codes du travail latino-américains. Ces initiatives, associées aux systèmes d’incitation temporaires mis en place par plusieurs autres pays à travers le monde, se sont révélées utiles pour inciter les travailleurs à la demande qui se sont retrouvés au chômage pendant la pandémie de COVID-19 dans leurs pays respectifs. 

En comparaison avec les initiatives du gouvernement indien, ces initiatives se situent plutôt à mi-chemin. L'aide financière apportée semble être pertinente du point de vue du gouvernement. Pour obtenir de l'aide, les fonds libéré Les différents régimes mis en place pendant la pandémie de COVID-19 sont les suivants :

https://sansad.in/getFile/loksabhaquestions/annex/174/AU49.pdf?source=pqals

Une subvention d'un montant énorme de 54.62 crores INR, c'est ce que le ministère de la Culture et du Tourisme semble avoir accordé dans le cadre de sa tentative de soutenir les artistes pendant le Covid-19 ! 

Même si les initiatives sont toutes là, leur mise en œuvre efficace reste insuffisante. Bien que les subventions semblent avoir été accordées, les informations concernant leur conformité effective pour atteindre leur public cible manquaient. Les efforts individuels et personnels, notamment en facilitant les liens de travail internationaux, ont été plus efficaces pendant la période de COVID-19 pour les artistes en détresse que les initiatives et l'aide du gouvernement, comme en témoigne cet article par Le Fil. 

Outre les mesures ci-dessus prises pendant la pandémie, le ministère dispose d'autres programmes d'aide financière aux artistes. Par exemple, l'« Aide financière aux artistes vétérans » est destinée aux artistes et universitaires âgés confrontés à des difficultés financières afin d'améliorer leurs conditions socio-économiques. Mais comment et quelle part de ces fonds ont été réellement utilisés ? Comme le montre clairement le données publiées par le Rajya Sabha en décembre 2022, il semble y avoir un écart entre le montant alloué dans le programme et le montant réellement utilisé. 

Année financière Fonds alloué BE/RE (Rs. en crore)   Fonds débloqués/dépensés (Rs. en crore) 
2019-2020  21.15 18.17
2020-2021 12.36 8.71
2021-2022 17.27  15.42
2022-2023 (jusqu'au 08.12.2022) 19.90 4.29

Cela reflète de bonnes différences de 2.98, 4.19 et 1.85 crores INR dans l'allocation des fonds et les dépenses réelles pour le bien-être des artistes ! Ceci est préoccupant étant donné que nombre de ces artistes ne sont pas en mesure d’obtenir les fonds qui leur sont destinés.

Revenus et cotisations de l'IPRS : une disparité ? 

Indépendamment des mesures prises par le gouvernement, l'enregistrement auprès de l'IPRS en Inde devrait bénéficier aux artistes puisque l'organisation permet la collecte de redevances par le biais de licences et assure une répartition équitable des redevances collectées entre les auteurs, compositeurs et éditeurs, offrant ainsi une voie cruciale de soutien financier. et la reconnaissance dans l'industrie.

L'IPRS est clairement sur une tendance ascendante en tant qu'organisation représentative, avec ses revenus en plein essor au fil des années (précédemment évoqué ici). Les revenus IPRS ont augmenté de 79.7 % sur un an, passant de 313.8 crores INR à 564 crores INR ! Alors que l'IPRS a augmenté ses revenus, soutenu par les efforts du gouvernement indien pour protéger les DPI de l'industrie musicale (mis en évidence dans une couverture de ToI ici), il reste beaucoup à faire pour ceux qu'elle représente. 

Malgré les allégations de distribution de plus de 393 crores INR pendant le COVID-19, le rapport met en évidence le contraste frappant avec les pays étrangers, où l'Inde est sensiblement à la traîne dans la mise en place de mesures de sécurité sociale adéquates pour ses musiciens. Bien que l’IPRS ait contribué pendant la pandémie de COVID-XNUMX, elle a également gagné beaucoup d’argent, et le rapport ne précise pas le montant réellement décaissé en tant que redevances aux membres de l’IPRS.

Des redevances à gagner, pas de preneurs ?

Un véritable casse-tête qui ressort des conclusions du rapport est la faible perception des redevances par les créateurs de musique. Une œuvre bénéficie d’une protection tout au long de la vie des musiciens et compositeurs puis pendant soixante ans à titre posthume. Et comme le montre la situation évoquée ci-dessus, les redevances ne sont pas ici seulement un salaire, mais aussi un plan de retraite pour les créateurs et un héritage pour leurs héritiers. Cependant, il semble que tout le monde n’ait pas sauté dans la saucière puisque seuls 13,500 60,000 environ sur les XNUMX XNUMX créateurs de musique estimés se sont inscrits auprès de l’IPRS.  

Mettre en évidence les problèmes

Les problèmes majeurs de l'industrie musicale mis en évidence dans le rapport peuvent être classés comme suit: premièrement, les artistes ne s'enregistrent pas eux-mêmes, et deuxièmement, l'IPRS ne peut pas obtenir les redevances appropriées.

Pour le premier, le manque de clarté parmi les artistes concernés concernant la propriété de leurs droits. Les groupes industriels soulignent que de nombreux créateurs ignorent leurs droits et que la monétisation dépend de l'enregistrement de leur œuvre auprès de la Société. Le rapport souligne que même si les éditeurs peuvent s'inscrire au nom des auteurs auprès de l'IPRS, les paiements ne sont possibles que si les auteurs sont également enregistrés individuellement. Cela conduit à un autre problème, à savoir le processus compliqué d'enregistrement auprès de l'IPRS. C'est un point intéressant, surtout à la lumière du commentaire d'Anupam Roy dans le rapport (page 37), selon lequel les artistes négligent souvent d'enregistrer leurs œuvres en raison du processus fastidieux d'enregistrement individuel de chaque composition. Il a également recommandé qu'un système d'enregistrement automatisé, comme un e-mail de confirmation avec une option d'inscription en un clic, puisse encourager davantage d'auteurs à enregistrer efficacement leur travail.

Pour la deuxième partie, les questions et statistiques soulevées concernant la conformité dans le rapport méritent d’être soulignées :

  1. Débat sur le paiement des droits de publication

Le rapport indique qu'il existe une incertitude quant à la nécessité de payer les droits de publication, en particulier dans le contexte des radiodiffuseurs, et note que cette question est sous contrôle judiciaire depuis une décennie. Cependant, la citation de cette affirmation parle simplement de « données internes », ce qui est clairement problématique car cela restreint la transparence vérifiable pour garantir la véracité et l'objectivité de la source. 

  1. Justification peu claire des redevances de publication séparées

Un point de discorde important vient de l’absence de consensus sur la nécessité de verser des redevances distinctes pour les droits de publication. Certaines entités, dont 796 chaînes de télévision, 1,033 XNUMX stations de radio et les principaux fournisseurs de services numériques en Inde, remettent en question la nécessité de paiements distincts, invoquant soit une ambiguïté juridique, soit la conviction que leurs paiements actuels pour les enregistrements sonores couvrent les droits de publication.

  1. Infrastructure insuffisante pour la détermination des redevances

L’industrie de l’édition musicale est confrontée à un défi de taille pour obtenir, nettoyer, traiter et déterminer les redevances. Ce processus complexe nécessite de multiples interventions technologiques, ce qui entrave une gestion efficace des redevances. Cependant, ce défi représente également une opportunité pour l'Inde, connue pour ses services de back-office de haute qualité, de développer et d'exploiter des systèmes mondiaux de licences et de distribution de redevances.

  1. Non-participation des sociétés de musique à l'IPRS

Malgré l’importance de l’IPRS dans la collecte des redevances, deux grandes sociétés musicales détentrices des droits d’édition ne sont pas membres de l’IPRS. En outre, certaines organisations affirment que l'IPRS ne collecte que la part des redevances des auteurs, ce qui ajoute encore un niveau de complexité au paysage.

Pensées et réflexions

Ce rapport rappelle vaguement celui Rapport 2017 du BCG sur la musique à New York. D'après ma lecture, il contribue de manière adéquate à la compréhension pratique des tendances actuelles, de l'économie et des opportunités au sein de l'industrie musicale en Inde, en particulier dans le domaine de la sécurité sociale. 

Qu’en est-il des domaines qui pourraient nécessiter un éclairage ou une amélioration supplémentaire ? Même si le rapport se veut et est, dans une large mesure, très complet et plus inclusif, la catégorisation du « secteur non organisé » reste ambiguë. Si certaines références statistiques dans le rapport incluent le secteur non organisé, d’autres en sont dépourvues. Cela gêne les affirmations en raison de la volatilité des sous-ensembles de la population qui sont inclus ou exclus lorsque différentes données sont dérivées. Par exemple, alors que la plupart des affirmations statistiques du rapport incluent les non-organisés, la statistique de la page 7 : « Chaque année, 20,000 25,000 à 40,000 9 chansons originales sont créées par plus de 10 XNUMX créateurs de musique en Inde » l’exclut explicitement. De même, à la page XNUMX : « Plus de XNUMX millions d’événements et de mariages en direct, dont la plupart consomment de la musique ». exclut encore une fois le secteur non organisé. Les opinions des musiciens appartenant à des sociétés de gestion collective ont trouvé leur place dans le rapport, même s'ils appartiennent au secteur non organisé, mais ceux qui n'ont pas de telles associations restent dans l'obscurité. Cela en soi met en lumière la quasi-impossibilité d’obtenir une couverture complète dans notre pays diversifié, où une majorité de musiciens professionnels et commercialement actifs restent plongés dans l’obscurité. 

Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un rapport intéressant par son initiative et sa profondeur, et il est susceptible d’apporter beaucoup plus de choses sur notre pays dans le débat public. Il existe un besoin urgent de renforcer les capacités d’enseignement musical en Inde, compte tenu de la désorganisation actuelle et du manque de standardisation dans ce domaine, et son rapport apporte sa part d’efforts pour faire comprendre l’urgence aux parties prenantes.

(Tmerci à Achille Forler, qui a contribué à ce rapport, de nous y avoir orienté et d'avoir particulièrement mis en avant le chapitre 5.) 

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